
La date d'enregistrement fut fixée avec Patrice....
Puisqu'il était impossible de déplacer tout le monde en studio (of course !) Patrice vint à nous avec son "studio-mobile" pour une longue journée.
Depuis que les enfants savaient, ils ne tenaient plus en place. Il était convenu que, ce matin là, nous ferions passer les enfants par groupes de voix afin de réaliser une harmonie au final. Mais il s'est avéré que l'épreuve (s'en était une !) serait interminable pour eux. Nous choisissions donc au bout d'une petite heure d'essai de faire travailler les solistes d'abord puis de prendre l'ensemble des enfants à part. Il est vrai que ce n'était pas très habituel comme concept. Il fallait s'y faire.
Ce matin là, disais-je, ils étaient superbes, habillés comme pour la photo de classe, et dans un état d'excitation bien naturel.
Les solistes, Jeanne, Clémence, Valentine, Léa, Karima, Pauline, Margot et Pierrick eurent à se "frotter" à une ambiance un peu particulière, impressionnés qu'ils étaient par le grand micro, la table de mixage et tous ces fils...
Ils ont du reprendre et reprendre et reprendre leurs phrases que Patrice leur demandait. Il y avait des petits couacs, des démarrages trop rapides, des "trous de mémoire", des oublis, un peu d'inattention, de l'intimidation, des voix trop timides, des toussotements, forcemment face au micro ça changeait tout... et petit à petit ils ont pris confiance. Moi devant, je les dirigeais discrètement avec des gestes qu'ils connaissaient bien et qui les guidaient.
Je me retournais vers Patrice demandant : "C'est bon ?" il répondait "on reprend !" Cela prit la matinée. Tantôt il n'était pas satisfait, tantôt c'était moi, il fallait "accorder nos violons".
Surtout il ne fallait pas trop les fatiguer, et pour cela nous faisions quelques pauses "détente" avant de reprendre. Bien sûr il y a eu des souffles parfois, rien de plus normal, mais au moins ils ont pris conscience de la difficulté de l'exercice. Ils ont fait les efforts nécessaires, se sont appliqués et on a pu "mettre dans la boîte". Quand ils se sont écoutés ils ont été très surpris et pas peu fiers !
Puis, l'après-midi, ce fut au tour du choeur. Il fallait quand même placer les enfants, voix "aiguës" devant et voix "graves" derrière, vous comprenez pourquoi. C'était drôle parce qu'ils s'estimaient mutuellement, "toi t'as une voix grave, tu vas derrrière", "moi j'ai une voix de papa, je vais derrière aussi".
Peu à peu, les enfants , encadrés par Cédric et Yvon qui veillaient "au grain", reprirent leurs chansons comme un seul homme. Je les dirigeais de façon plus présente pour donner du corps à l'ensemble. Quelques reprises cependant mais moins qu'avec les solistes, parce que vu le nombre cela aurait été impossible de les contenir.
Une journaliste de Fémina vint prendre des photos et rédiger un article. Pareil avec la Voix du Nord.
Patrice était très content au final, parce qu'il reconnaissait que l'épreuve était très difficile pour des enfants de cet âge et qu'ils avaient donné le meilleur. Ce genre d'exercice avec des adultes peut prendre plusieurs jours, et nous il fallait que l'on boucle en une journée, ce qui fut fait.
Bravo à tous les enfants ! Pas mal de fatigue pour tout le monde dans l'ensemble.
Leur 1ère réaction le soir même : "c'est quand qu'il sort le CD madame ?"- "Quelle impatience !"
L'air pour la Terre commençait à faire de l'effet