dimanche 30 janvier 2011



Et puis j'ai rencontré Olivier et Ludovic... L'un et l'autre sont animateurs radio sur Mona FM et Radio Contact pour Olivier. Ils partageaient mon engagement pour la planète et par le biais de Patrice, mon frère, je les ai rencontrés. Ils m'ont proposé de participer à une émission qui passe sur leurs ondes chaque mercredi des vacances scolaires et qui s'appelle "Mercredi c'est la folie !" sur 99.8 FM. Dans cette émission emportée par Sirouy le clown (alias Ludovic) les enfants profitent d'une émission bien à eux avec des informations, des jeux, des rires, du sérieux et en relation directe avec ceux qui veulent bien participer en direct.

Ce jour là il était question de la planète. La veille j'enregistrais avec Sirouy quelques minutes de conseils avisés destinés aux enfants. J'avais fait passer l'information auprès des élèves qui pour quelques uns se "branchèrent" comme Antoine qui passa en direct dans un "quizz" et qui se vit gratifié d'un CD pour bonnes réponses. Bravo Antoine !

Puis Olivier me proposa de passer un court instant sur radio-Contact afin de présenter en quelques mots le pourquoi de notre engagement à tous.

Depuis Sirouy a peaufiné un spectacle qu'il propose aux écoles et aux municipalités afin de faire participer les enfants à une prestation inter active ludique et pédagogique. Je lui souhaite réusssite. Ce genre d'investissement est à encourager. Les enfants en ont bien besoin. N'oublions pas qu' ils sont "les Docteurs de la Terre". Un air sain pour une Terre saine !



Une petite anecdote au passage .... Quand les CD furent déposés au Centre Leclerc de Wattrelos, je vous disais que ça n'avait pas été probant, et bien il faut que je vous dise quand même que le seul et unique CD vendu l'a été à Lise, une enseignante de CM2 d'une école de Wattrelos. L'histoire pourrait s'arrêter là. Mais ce fut le début d'une aventure bien sympa.


Elle a fait chanter ses élèves sur les musiques lors de Rencontres Chantantes, m'a envoyé un DVD me montrant la prestation (sauf que ce jour là son lecteur CD ne voulait rien savoir, ils ont chanté a cappella.) J'étais très émue ! Ensuite nous avons correspondu des tas de fois, nous informant l'une et l'autre de ce que nous faisions.

Très engagée elle aussi, elle a fait venir, lors d'une journée "environnement" dans le cadre de la propreté de leur quartier, un intervenant de choix : Arian Lemal "le balayeur des cîmes" âgé de 24 ans. Elle m'y invita. me présenta à ses élèves. J'écoutais la conférence de ce jeune engagé qui part à l'assaut des cîmes, seul, équipé d'un sac à dos destiné à recueillir tous les détritus laissés par les explorateurs insoucients et inconscients(. J'ai été subjuguée par son regard de glace d'une grande profondeur, montrant toute sa détermination).


Il redescend ensuite alourdi d'un poids hors normes. Vous tapez Arian Lemal dans le moteur de recherche et vous découvrez ce "surhomme" qui risque sa vie pour la planète !
Merci Lise pour ce contact amical que nous avons toutes les deux. C'est ça aussi internet. Merci pour cette rencontre avec Arian. Cet air pour la Terre est aussi pour toi Arian.







Et puis l'idée me vint après les vacances de Noël, outre préparer notre exposition avec maternelles et primaires, de faire entrer en jeu, les parents ! Et pourquoi pas après tout, ils étaient tout autant concernés que leurs enfants et c'était l'occasion rêvée de faire quelque chose ensemble. C'est alors que j'eus l'idée (eh oui !) de les faire travailler.


Je me suis dit que leur ville, Wattignies, méritait bien une petite promenade à travers ses rues et campagne. J'eus donc l'idée d'organiser un concours de photos. Le but était de parcourir leur ville "armés de leurs appareils photos" et d'aller à la recherche de détails, situations, éléments qui traduisaient un bien vivre environnemental, de parcourir leur ville naturellement et ainsi de "capturer" ce que souvent le regard oublie !

Les inscriptions furent lancées. Il fallait respecter un format de développement, ne photographier que des éléments naturels associés ou non à des monuments de la ville. C'était une première et le nombre d'inscrits tourna autour d'une trentaine de familles. Un peu de frilosité dans l'ensemble, c'est normal quand c'est nouveau il faut le temps de s'adapter, mais je ne désespère pas, cela pourrait faire des petits à une autre échelle, la ville par exemple, mais n'anticipons pas !


Une date limite fut déposée. Il n'y avait plus qu'à attendre les clichés.....Pour que la Terre prenne l'air !






Après l'installation des récupérateurs d'eau, je contactais le club service du Lions Club de notre district. J'allais donc un soir présenter à ces messieurs le projet en question. Après m'avoir écoutée, questionnée, mise en délibérée, j'obtins d'occuper gracieusement un stand de présentation lors du marché de Noël organisé par leurs soins. Grâce à cette opportunité nous avons eu la chance de rencontrer de nouvelles personnes, d'échanger, d'expliquer, de transmettre et surtout d'informer les enfants venus avec leurs parents.

L'Association de Parents d'Elèves m'a apporté son concours dans la tenue de celui-ci pendant les deux jours que dura le marché. Je les remercie de leur soutien.

La Charte des Enfants en taille multipliée fut proposée aux enfants qui après l'avoir lue ajoutaient leur signature au bas en signe d'accord et d'engagement. Sur un écran passait en boucle le clip réalisé par Franck, le papa de Pierrick. Merci à lui de nous avoir fait profiter de ses talents de "montreur d'images". Et l'air passait par les fenêtres pour défendre la Terre.




En septembre 2006 le journal Fémina fit paraitre son article. Je reçus alors des appels, des courriers pour demander comment se procurer le CD. Des courriers extrêmement gentils et encourageants de la région, avec même un poème écrit par un lecteur de la Voix du Nord en hommage à la planète.Tout cela je l'ai gardé précieusement.


Et puis le jardin Mosaïc à Houplin Ancoisne nous a demandé de faire une représentation avec notre chorale un dimanche d'octobre. Les enfants étaient ravis. L'entrée leur fut offerte gracieusement ainsi qu'à leurs familles. Ils étaient toujours aussi fiers d'interpréter leurs chansons. Encore une occasion de transmettre leur message.
Pendant ce temps, nous nous attelions à l'élaboration de notre exposition. Le papa de Luzanne, sculpteur, nous accompagna dans notre démarche en nous aidant à réaliser trois fresques autour des trois éléments l'eau, l'air, la terre. Elles sont exposées maintenant à l'école Mozart.

Merci à lui d'avoir donné de son temps et de sa grande gentillesse. C'est vrai qu'il était très convaincu du bien-fondé de notre "entreprise" et nous y encourageait particulièrement.



Puis nous sommes allés rendre visite au Foyer Logement de Wattignies à la Résidence des Personnes âgées. Nous avons interprété nos chansons et nous avons échangé avec notre auditoire. Les enfants ont donné leur avis sur la façon d'agir au quoitidien, critiqué le comportement d'adultes parfois irresponsables, le bien-fondé du déplacement à pied vers l'école ou pour les petits trajets, dénoncé les rues "poubelles", en cela ils rejoignaient l'avis de leurs aînés très heureux de constater que la relève serait assurée. Ils questionnaient gentiment les enfants qui avaient toujours une réponse à apporter, une explication à donner. Ils offrirent alors un peu de leur air pour la Terre.

Afin que tous se sentent concernés également, ensemble nous avons élaboré une charte des enfants, qu'ils signèrent après en avoir discuté et avoir été d'accord sur les 5 propositions données. En échange ils reçurent soit un bracelet ou un badge de la Fondation Nicolas Hulot "je relève le défi pour la Terre".







Pendant les vacances scolaires juillet août, je suis partie en emmenant dans mes bagages devinez quoi ?... des CD. C'est bien simple j'en ai toujours sur moi pour en faire la promotion auprès de tous ceux que je rencontre.

A St Jean de Monts, je suis allée en mairie, j'ai rencontré l'adjoint aux écoles, je lui ai fait part de tout ce que nous avions fait et lui offrais un CD pour le faire connaitre dans leurs écoles.

Des amis en prenaient pour leurs enfants, leurs petits enfants, c'était formidable de penser que le message des nôtres pouvait se trouver à plein d'endroits comme ça.

Tant et si bien que nos réserves s'épuisèrent rapidement. Il fut donc question de rééditer 500 nouveaux disques. Mais nous manquions d'argent pour payer d'avance la duplication. Alors que faire ? Refuser la demande ? on le concevait mal.

C'est alors que nous eûmes un coup de pouce providentiel d'un parent d'élève qui croyait tellement en nous qu'il n'hésita pas à nous venir en aide. Je le remercie encore chaleureusement. Grâce à lui nous avons réédité, et puis les choses ont été régularisées entre nous.

Entre temps nous contactions la LMCU pour obtenir une subvention afin de réaliser l'objectif final. Installer des panneaux de sécurité à capteurs solaires devant nos deux écoles. Cette idée nous est venue, suite à l'investissement de la Ville en matière de sécurité. Nous avons décidé de faire se rejoindre nos deux projets en un seul. Allier le solaire à la sécurité. Ca devait être réalisable et pour cela il a fallu contacter nombre d'entreprises.

Avec Nancy, en juillet 2006, nous sommes allées à une rencontre des associations à la LMCU, pour présenter notre projet. Toutes destinées à la promotion du Développement Durable. Nous l'avons défendu puis nous avons attendu quelques mois avant d'avoir la réponse.Grâce à nos ventes, en septembre, nous avions suffisamment d'argent pour offrir à nos deux écoles deux récupérateurs d'eau à éco-filtres d'une capacité de 500 litres chacun. Il furent installés en novembre 2006.

A nous maintenant de les utiliser à bon escient. Arrosages des plantes bien sûr, puis lavages des tableaux des classes, utilisation de cette eau dans les préparations de colle,, nettoyage des vélos en maternelle ...... et surtout possibilité à chaque famille d'en emporter individuellement pour leur usage ménager. Nous avons la chance d'habiter dans une région bénéfique en matière de pluviosité. ... En cela aussi c'est une richesse !

Avec l'Association de Parents d'Elèves, l'idée a été lancée (j'y tenais) d'organiser des lavages de voitures en dehors des heures scolaires sous leur surveillance, certains samedis. C'était l'occasion d'agir ensemble en famille pour une même cause. Parents/enfants = même combat !

L'air des petits se rallia aux actes des grands, ensemble pour la Terre.






Une nouvelle aventure commençait....


Après la sortie du CD nous avons mis en oeuvre une véritable organisation commerciale.

Armés de la superbe affiche offerte par le papa de Valentine grâce à son "journal gratuit"nous avons cherché des points de vente. Il fallait maintenant s'attaquer au produit de la vente qui allait nous permettre de réaliser nos objectifs. Installer des récupérateurs d'eau dans nos deux écoles et installer un matériel à capteurs solaires que nous n'avions pas encore tout à fait défini.

Nous sommes allés voir les commerçants de Wattignies, coiffeur, libraire, boulanger, café..... qui acceptèrent volontiers de les proposer.

Je me tournais ensuite vers les centres Leclerc de Carvin, de Templeuve, de Wattrelos. Tous acceptèrent d'en prendre. Par contre les résultats ne furent pas probants du tout.

C'est vrai que nous n'étions pas classés au "top 50" alors forcemment ça réduit !


La FNAC nous en prit également grâce au concours de la maman de Clara et put en distribuer quelques uns. La meilleure distribution fut celle du bouche à oreille. Ce fut une trainée de poudre dans plusieurs coins de France et à l'étranger.

Je remercie beaucoup le CRDP (Centre Régional de Documenation Pédagogique de Lille) qui proposa notre travail sur son site internet. Tapez "Un air pour la Terre" et vous trouvez tout de suite le site du Développement Durable du CRDP. Grâce à ce moyen les enseignants de France et des Dom-Tom (mais oui !) ont pu en avoir connaissance et le commander. C'est ainsi qu'il est parti, en Gironde, en Bretagne, en Vendée, le Var, en région PACA, dans les Alpes, dans l'Aisne, en Charente et même au Maroc,à l'ile de la Réunion, à Johannesbourg , en Argentine !!!!merci internet!!!

Ce qui nous fit beaucoup de bien, a été l'article que nous fit passer la maman de Luzanne dans le journal Femina. Pour la région ça a donné un autre élan. L'air prenait le large pour la Terre









Nous étions au mois de mars 2006, il fallait attendre le mois de mai pour que nous soit livré l'objet de tous nos désirs.

Nous avons passé une commande de 500 tirages nous disant que c'était déjà beaucoup.

Patrice s'est occupé de toutes les questions relatives à cette duplication en bon pro qu'il était.

Le temps passait qui nous parut bien long et enfin la bonne nouvelle tomba sur nos "téléscripteurs" (enfin presque!). Je pouvais venir chercher les CD. Intense émotion !
Je ramenais donc le précieux produit et procédais à l'organisation de sa présentation.

La sortie officielle fut prévue pour le samedi 6 mai date du marché aux fleurs de Wattignies. Les enfants allaient le présenter au cours de l'inauguration de cette manifestation devant de nombreux parents et visiteurs.

La veille, une inauguration eut lieu avec les partenaires financiers et l'Association de Parents d'Elèves dans les locaux de l'école Mozart, et ce afin de les remercier de façon personnelle.

Une courte allocution en préambule et le choeur des enfants s'ébranla, unanime, intense.
Ils ont donné le meilleur d'eux mêmes, j'étais très fière d'eux. Le résultat fut au-delà de nos espérances.
La salle applaudit à tout rompre. Les enfants écarquillaient les yeux de surprise et de fierté."Bravo, bravo, bravo ...."
J'étais moi-même sous le choc. Je ne m'attendais pas à un tel retour.
Les flashes crépitaient, les parents s'approchaient, prenaient des photos. J'ai même eu un moment très fort avec la mamy de Justine qui me remerciait, j'avais peine à croire ce qui nous arrivait.

Nous annoncions alors que leur CD était en vente au fond de la salle.......
vroum.... un rush vers le fond, comme si il n'y en aurait pas eu assez ! Au stand, Cathy était débordée, ils partaient par dizaines (si, si). En une heure nous en avions vendu 140 !

Un article de "la Voix du Nord" immortalisa cet instant. (notre petit Cannes à nous...)
Le lendemain dans nos écoles la vente continuait tout aussi bénéfique.... continuait. L'air pour la Terre continuait son oeuvre.

La date d'enregistrement fut fixée avec Patrice....

Puisqu'il était impossible de déplacer tout le monde en studio (of course !) Patrice vint à nous avec son "studio-mobile" pour une longue journée.

Depuis que les enfants savaient, ils ne tenaient plus en place. Il était convenu que, ce matin là, nous ferions passer les enfants par groupes de voix afin de réaliser une harmonie au final. Mais il s'est avéré que l'épreuve (s'en était une !) serait interminable pour eux. Nous choisissions donc au bout d'une petite heure d'essai de faire travailler les solistes d'abord puis de prendre l'ensemble des enfants à part. Il est vrai que ce n'était pas très habituel comme concept. Il fallait s'y faire.

Ce matin là, disais-je, ils étaient superbes, habillés comme pour la photo de classe, et dans un état d'excitation bien naturel.

Les solistes, Jeanne, Clémence, Valentine, Léa, Karima, Pauline, Margot et Pierrick eurent à se "frotter" à une ambiance un peu particulière, impressionnés qu'ils étaient par le grand micro, la table de mixage et tous ces fils...

Ils ont du reprendre et reprendre et reprendre leurs phrases que Patrice leur demandait. Il y avait des petits couacs, des démarrages trop rapides, des "trous de mémoire", des oublis, un peu d'inattention, de l'intimidation, des voix trop timides, des toussotements, forcemment face au micro ça changeait tout... et petit à petit ils ont pris confiance. Moi devant, je les dirigeais discrètement avec des gestes qu'ils connaissaient bien et qui les guidaient.

Je me retournais vers Patrice demandant : "C'est bon ?" il répondait "on reprend !" Cela prit la matinée. Tantôt il n'était pas satisfait, tantôt c'était moi, il fallait "accorder nos violons".


Surtout il ne fallait pas trop les fatiguer, et pour cela nous faisions quelques pauses "détente" avant de reprendre. Bien sûr il y a eu des souffles parfois, rien de plus normal, mais au moins ils ont pris conscience de la difficulté de l'exercice. Ils ont fait les efforts nécessaires, se sont appliqués et on a pu "mettre dans la boîte". Quand ils se sont écoutés ils ont été très surpris et pas peu fiers !

Puis, l'après-midi, ce fut au tour du choeur. Il fallait quand même placer les enfants, voix "aiguës" devant et voix "graves" derrière, vous comprenez pourquoi. C'était drôle parce qu'ils s'estimaient mutuellement, "toi t'as une voix grave, tu vas derrrière", "moi j'ai une voix de papa, je vais derrière aussi".

Peu à peu, les enfants , encadrés par Cédric et Yvon qui veillaient "au grain", reprirent leurs chansons comme un seul homme. Je les dirigeais de façon plus présente pour donner du corps à l'ensemble. Quelques reprises cependant mais moins qu'avec les solistes, parce que vu le nombre cela aurait été impossible de les contenir.

Une journaliste de Fémina vint prendre des photos et rédiger un article. Pareil avec la Voix du Nord.

Patrice était très content au final, parce qu'il reconnaissait que l'épreuve était très difficile pour des enfants de cet âge et qu'ils avaient donné le meilleur. Ce genre d'exercice avec des adultes peut prendre plusieurs jours, et nous il fallait que l'on boucle en une journée, ce qui fut fait.

Bravo à tous les enfants ! Pas mal de fatigue pour tout le monde dans l'ensemble.

Leur 1ère réaction le soir même : "c'est quand qu'il sort le CD madame ?"- "Quelle impatience !"
L'air pour la Terre commençait à faire de l'effet


Petit à petit les subventions arrivaient.....

Nous commencions à avoir des réponses positives aux demandes de subventions. Il fallait bien sûr attendre qu'elles passent en commissions pour accord. Nous avons parfois eu "des suées froides". Il nous est arrivé une fois d'avoir à courir comme des "dératées" pour faire valoir une demande à laquelle il manquait un élément indispensable, avec le Conseil Général, par exemple.

Ils ont été extraordinaires pour nous aider à aller jusqu'au bout, repoussant les délais dans leurs extrêmes limites. Je me suis déplacée plusieurs fois pour régler le problème. Avec Nancy nous avons vécu des moments intenses d'angoisse. Je crois qu'elle s'en souvient encore....

Une petite pensée pour mon mari, pris dans la tourmente, qui me suivait, m'encourageait et faiblissait aussi parfois devant l'armada d'énergie pas toujours récompensée. Patience, patience..."Qui veut voyager loin, ménage sa monture"

Et les courriers perdus, ou pas arrivés, ou inconnus..... qu'il fallait recommencer sans cesse.

Bref, petit à petit, l'écheveau s'est tressé et nous avons pu enfin "compter nos sous" et envisager sérieusement l'enregistrement. Nous avions bouclé le financement de cet enregistrement et de la fabrication du CD. Nous n'avions pas encore tout en poche mais nous comptions sur des promesses qui allaient nous être attribuées au plus tard 5 mois après la sortie du CD.Top chrono ! Branle bas de combat ! tout le monde sur le pont ! Les choses sérieuses commençaient..... Un air pour la Terre commençait à s'emplifier.





avec les moyens, les grands et les CP.....

Nous avons travaillé l' après-midi en "décloisonnement" dans ma classe, sous forme de "forums de discussions" autour d'une table comme des grands. Les sujets étaient "l'eau" où on la trouve, à quoi elle est utile, sous quelles formes on la trouve, et si un jour on en manquait ?.... Nous reprenions les paroles des chansons et nous les interprétions pour mieux les comprendre.
Avec Denise, l'enseignante de CP, nous saisissions toutes les possibilités de ces textes, étude de vocabulaire, des temps, c'était l'occasion d'approfondir ces notions.

Puis nous nous sommes lancés dans la préparation d'une exposition que nous voulions présenter à la ville.
Chaque après-midi les enfants s'activaient comme des abeilles : nous avons créé une forêt amazonienne avec des rouleaux à moquettes, du fil de fer, du papier mâché, de la peinture, du crépon, ajouté des oiseaux multicolores, des animaux , la classe était transformée en atelier géant. Puis nous avons attaqué la banquise avec des boîtes à chaussures peintes en blanc et collées les unes aux autres, ajouté des ours blancs, des manchots...puis fabriqué des galets pour la plage en papier mâché aussi (2 couches !) et peints en blanc et en gris qui allaient devenir des supports pour des messages.Nous nous sommes lancés dans une superbe fresque qui présentait tout ce que nous trouvions de beau dans le monde et une autre en parallèle avec tout ce qui nous faisait peur, qu'on n'aimait pas, on avait découpé tout cela dans des revues. Les petits ont réalisé un magnifique globe terrestre en papier collé. On a même fabriqué un bananier. Et aussi un patchwork d'éléments naturels qu'ils avaient dessinés et peints, puis associés les uns aux autres. Pas peu fiers nos gaillards !

Les plus grands avaient inventé des poèmes en hommage à la planète et fait de tres beaux dessins, que vous pouvez admirer tout au long de ce récit. La Terre prenait l'air!





En classe aussi

En dehors des répétitions nous étions très actifs. Pas une journée ne passait sans que nous n'ayions une attitude adaptée à nos convictions.

Chez les petits nous avions une "bible" : "Protégeons notre planète" dont je lisais une page chaque jour. Un livre très bien fait pour les petits et même les plus grands que je recommande.

Ce sont des situations imagées avec des conseils bien appréciés des enfants, surtout très faciles à comprendre.

Je leur parlais principalement de l'énergie à ne pas gaspiller et pourquoi, de l'eau à ne pas gaspiller non plus et pourquoi, des déchets à mettre à la poubelle et pourquoi, de l'utilisation du papier recto-verso et pourquoi.

Tant et si bien que tous ces gestes sont devenus naturels très rapidement. Ils avaient toujours en tête la santé de la planète. Pour rendre les choses plus faciles à comprendre je leur parlais plutôt de la Terre, ce qui rendait les choses un peu plus concrètes.

C'est ainsi, que chaque fois que nous quittions la classe allumée, les enfants se disputaient pour éteindre.

Au début je leur disais : "Que fait-on quand on quitte la classe ?" Je n'avais même plus besoin de les provoquer. Ils levaient le nez, voyaient la lumière et demandaient à éteindre.

La même chose dans le couloir. Ils vérifiaient chaque classe que nous dépassions, la même chose aux toilettes, dans la salle de jeux, la garderie. Je peux vous dire que les lumières après 10 heures du matin étaient toutes éteintes. Ils en faisaient même le reproche aux adultes s'ils se trouvaient dans une pièce allumée alors que ça n'était pas nécessaire. (un bon point les enfants !)


Pour l'eau, aux lavabos, ils apprenaient à se rincer les mains, couper l'eau, savonner, puis rincer.
Et surtout ne plus oublier de fermer le robinet .......

Pour le papier, nous utilisions du papier de récupération apporté par les parents pour les dessins quotidiens, et les enfants prenaient l'habitude avant de reprendre une feuille de vérifier si le verso était utilisé !

C'était bien la preuve qu'avec un peu d'éducation les choses se font naturellement surtout quand ils sont si jeunes !

Pour les déchets, dans la cour, ils pistaient ce qui pouvait trainer et venaient me le montrer, en groupe, comme un seul homme :"Madame, madame, il y a des détritus, il faut les mettre à la poubelle !"
Le message passait très bien et surtout ils le transmettaient et ça c'était formidable.
Ils en parlaient à la maison, entre eux, et avaient même des idées pour améliorer les choses.

Et ce qui me faisit plaisir c'était de les entendre, seuls ou en petits groupes, fredonner les chansons qu'ils répétaient.
Un petit air flottait dans les couloirs. Un air aux odeurs de Terre et pour la Terre.


Et pendant ce temps ......

Il ne fallait surtout pas perdre de vue les contacts financiers. Je vous le disais , plus d'une trentaine de courriers avait été envoyée, des contacts pris, des rendez-vous. Il fallait absolument que des subventions soient offertes. Nous avons écrit dans toutes les directions.

C'est ainsi, que encouragés dans notre démarche, nous avons obtenu les soutiens de la municipalité de Wattignies que je rencontrais et qui trouva l'idée ambitieuse et originale, le Conseil Municipal des Enfants dont je rencontrais la représentante qui a adhéré tout de suite dans la mesure où il s'agissait d'implication d'enfants des écoles, et l'Association de Parents d'Elèves tout naturellement.


Puis à un plus haut niveau, notre député, Sébastien Huyghe, à qui je demandais un rendez-vous, nous fit partager son enveloppe parlementaire, il fallut pour cela remplir un dossier complet à remettre au Ministère du Développement Durable, ce que nous fîmes avec Olivier, Trésorier de l'Association et Nancy, Présidente à l'époque, le soir à la maison.

Puis, je rencontrais Noël Dejonghe à qui je présentais le projet. Sans aucune hésitation il adhéra lui aussi, le soumit au Conseil Général du Nord qui nous gratifia d'une subvention.

Je contactais plus tard le Conseil Régional du Nord Pas de Calais. Le caractère de notre projet entrait tout à fait dans leurs conditions d'obtention de subvention.

Je me rapprochais également de la Société des Eaux du Nord. Là ce fut beaucoup plus long et laborieux dans les contacts. Je multipliais les coups de téléphone, car je sentais que nous pouvions obtenir quelque chose. Je relançais, je relançais. J'allais même jusqu'à y faire le siège pour rencontrer la personne intéressée. Devant mon insistance et ma ténacité , je reçus un jour un contrat de partenariat, stipulant l'apport que la Société nous faisait. J'avais gagné ! Je pense que nous avons tergiversé pendant au moins 6 mois. Je remercie la Société des Eaux du Nord de nous avoir fait confiance.

Voilà pour les soutiens financiers dans la 1ère partie de notre projet : la réalisation du CD.Sur la trentaine de courriers, 17 avaient répondu, 7 avaient accepté de nous suivre.

Je passe sur l'énergie déployée à vouloir convaincre, sans résultat, de possibles partenaires.

Ensuite beaucoup de "satellites" indispensables à la totale réussite, nous ont offert gracieusement leurs services. Ils émanaient pour la plupart de parents d'élèves, de relations, d'amis. C'était fabuleux à vivre !

Ce petit "air" de rien commençait à sensibiliser aux problèmes de la Terre.





Les répétitions ......

Chaque semaine les trois classes répétaient avec moi chacune leur tour.

Les enfants avaient acquis une place par taille et répondaient régulièrement à un petit jeu qui leur plaisait beaucoup. Je leur avais appris à faire la distinction entre deux attitudes : la position "cool" et la position "chorale".

C'était un régal pour eux. Dans le style du jeu "Jacques à dit" j'annonçais "POSITION COOL" et chacun d'adopter une position, toutes plus détendues et effondrées les unes que les autres. L'imagination était à son comble. Puis aussitôt "POSITION CHORALE" et chacun de se redresser, bras le long du corps, bien droits, j'alternais les annonces de ce genre 2 ou 3 fois avant de commencer.

Ensuite la consigne était de ne pas mettre les mains dans les poches, ni dans le nez, ni dans la bouche, et on ne touchait surtout plus son voisin, et on regardait tous dans la même direction.
C'est à dire vers moi, car j'allais leur parler avec les yeux et les mains. "Qu'équ'c'est qu'ça ?"

Forcemment au début ça surprend ! mais après on s'y fait très bien.

Ces recommandations, petit à petit, je n'allais plus les faire, les enfants s'en chargeant très bien.

C'était un vrai jeu. Je dois vous avouer que nous avons eu aussi de belles parties de fous-rires.

C'était essentiel pour le bon déroulement. Il le fallait pour décompresser. Bien sûr je ne dirais pas que tous ont été exemplaires, non, ce serait mentir, mais ça se rattrapait. La perspective du CD les fascinait. Et puis, ils s'étaient investis d'une mission : être les docteurs de la Terre et on ne plaisantait pas avec la santé.

Ensuite on passait aux petits jeux de respiration, de décontraction, d'assouplissement des joues, comme faire parcourir sur la tête puis sur chaque partie du visage ses doigts qui fourmillent comme des petites araignées, en nommant chacune de ces parties, puis frotter énergiquement les joues, le front pour les réchauffer et les détendre, puis échauffement de la voix avec des petites comptines comme "Monsieur le tigre" (voir précédemment) et "un bonbon c'est bon...". Essayez donc de répéter en ouvrant bien la bouche comme si vous aviez un bonbon collant sur les dents dont vous voulez vous défaire :"un bonbon c'est bon, un chamallow ça colle "
C'était un très bon moyen pour détendre l'atmosphère et avoir envie de continuer.
Les moyens et grands répétaient dans la salle de jeux et les CP dans leur classe.

Pour immortaliser ces répétions, la mamy de Benjamin est venue nous filmer, et ça on ne le regrette pas, parcequ'après on a pu avoir un DVD avec toutes nos préparations en souvenir.

Merci à mamy "camescope" qui a toujours été là ! Et si par hasard elle était en retard, on la réclamait. Elle faisait partie de notre aventure.
Nos docteurs en herbe faisaient gonfler l'air pour que la Terre chante avec eux.

Mise en forme du contenu du CD

Comme une chanson n'était pas suffisante, j'en écrivais donc une seconde "Si un jour..." plus dynamique que la première qui elle était plus émouvante. Pour tout vous dire les petits préférèrent la 2e parce qu'elle les faisaient "swinger". Mais pour lier ces textes je souhaitais une histoire. Je choisis donc la formule "conversation". Un enfant en discussion avec ses parents.

Je créais donc la trame. Une question de l'enfant à sa maman "Dis maman c'était comment la Terre avant ?" réponse de maman. Même question à papa. Réponse de papa. Réaction de l'enfant qui amène la 1er chanson.. Entre les deux chansons discussion entre papa et son fils.

Alors là je tenais à ce que l'enfant apporte ses propres réponses.

Benjamin qui a été choisi pour interpréter cet enfant a été au-delà de mes espérances. Je n'aurai pas fait mieux. Et au moins ça venait de son coeur et de son raisonnement. Merci Benjamin pour le poids que tu as donné à cette interprétation.

Et puis il fallut enregistrer ces voix. Nous nous sommes donc rendus au studio à Tourcoing et là un autre travail attendait Benjamin et les parents. Eux qui croyaient que ça allait être facile en sont un peu revenus. Eh mais c'est qu'on ne s'improvise pas comme ça "comédien".
Un exercice de questions réponses entre Benjamin et Patrice pour le détendre et surtout pour juger de sa qualité de spontanéité, d'aisance et d'articulation. Pas de déception, il joua très bien le jeu après quelques efforts auquels il se prêta bien volontiers. Tous deux eurent la patience nécessaire et idéale pour faire du bon travail. Je découvrais mon frère. Je le savais calme mais à ce point, c'était indispensable. Il me le prouva encore lors de l'enregistrement de tout le groupe. Grâce à ça tout se déroula parfaitement bien. Le travail avec Benjamin dura plus de deux heures pour enregistrer 5 phrases. "Même pas fatigué" ! Il a adoré ça !

Hélène croyait boucler l'affaire en 10 minutes. Elle y passa plus d'une heure pour 3 phrases....

Et tout cela avec un superbe sourire. On aurait dit qu'ils se connaissaient depuis toujours.

Les choses étaient claires entre Patrice et elle. Il demandait, elle faisait. Il voulait plus comme ça, elle faisait, il fallait reprendre, elle reprenait. "Même pas fâchée", l'expérience lui a plue à elle aussi. Dès que Patrice entendit la voix de Benoît, il fut subjugué ! je crois que je l'avais bien choisie ! Il ne savait pas non plus trop ce qui l'attendait. Il s'est rendu compte lui aussi de la difficulté d' entrer dans un texte.

Hélène et Benoît ont du revenir une seconde fois "parce que c'était pas encore bon...."
Et puis ça a été mis dans la boîte et ils ont fait "ouf" ! Eux aussi avaient besoin d'air....
De ce même air qu'ils voulaient pour la Terre.

Le casting

Pour bien organiser la chorale il fallait que je sélectionne d'abord les solistes.
Il m'en fallait autant qu'il y avait de phrases dans les couplets. Je souhaitais que chacune de ces phrases soit chantée par un enfant différent. Pour donner plus de corps à la chanson et donner aussi une notion d'individualité.
Je me rendis donc dans les classes de grands et de CP. Je donnai à tous une même courte phrase à chanter chacun leur tour. Déjà ça n'était pas si simple pour eux d'oser chanter seuls devant toute la classe aussi courte soit la phrase.

Je les rassurais en leur disant que je voulais sélectionner les voix "graves" des voix "aiguës".

Je notais au fur et à mesure les "graves" et les "aiguës" pour ne gêner personne.

J'ai pu ainsi repérer les voix justes ou passibles de le devenir avec un peu de travail.

Leur mal assurance ne les aidait pas à être vraiment eux mêmes. Il a fallu les encourager, les motiver en leur disant qu'il fallait que leur chant aille très loin, jusqu'au bout du monde et pour cela il leur fallait ouvrir la bouche bien grande pour faire sortir leur voix.
Le message était passé et ils osaient alors.
C'était drôle parce qu'on avait l'impression qu'ils passaient un vrai casting et attendaient le verdict.
C'est ainsi que je trouvais 5 voix au CP et 3 chez les grands. 7 filles et un garçon. !
Les garçons étaient beaucoup plus timides, tiens donc !

Je travaillais donc avec Jeanne, Clémence, Valentine, Léa, Pauline, Margot, Karima et Pierrick.

Pierrick m'avait impressionnée. Lui si timide et si discret avait osé chanter avec force et conviction. Quand je demandais s'il accepterait de chanter en soliste, il a dit oui tout de suite.

Il eut de la patience car il a fallu travailler la justesse, mais à force de volonté il y est arrivé. Bravo Pierrick, bel exemple. Je crois qu'il a été très fier de lui, il avait réussi.

Chacune de ces voix apportait beaucoup de fraicheur et de gravité toutes si différentes les unes des autres et si belles.
Les répétitions durèrent de septembre 2005 à mars 2006, veille de l'enregistrement en studio pour les solistes et à l'école pour le groupe.
Avec hélène, Benoît et Benjamin, les voix off, nous nous sommes retrouvés en studio......
Un air de fraîcheur soufflait pour la Terre !

réalisation du dessin de la pochette.Il a été demandé aux enfants de CP de produire un dessin en couleurs qui pourrait figurer sur la pochette du disque avec comme thème bien sûr "la planète", celle qu'on aime, qu'on veut sauver.

Ils s'y sont tous mis avec plaisir et ce fut bien difficile de déterminer celui que nous choisirions. Ils étaient tous très riches, avec force détails tant le sujet les passionnait, mais sans doute trop riches peut-être pour cette pochette. Nous avons donc décidé de garder celui de Justine qui symbolisait parfaitement le thème choisi, sobre, coloré et clair. Félicitations Justine !


A côté de ça il fallait chercher l'info-graphiste qui réaliserait cette maquette. Ce fut Patrick, un ami de Nancy qui accepta volontiers de la réaliser, passionné lui aussi par le sujet.


Au dos de la pochette nous nous sommes rassemblés en formation "arc en ciel" vêtus de t.shirts aux couleurs de l'arc en ciel, lesquels t.shirts avaient été offerts par une banque de Wattignies.

Pour réaliser la photo, c'est notre amie Martine qui s'y est collée. Elle a fait un super cliché en "plongée". Il faut dire que la photo elle connait ! Merci Martine, elle est top !

Dans le même temps, un parent d'élève, directeur d'un journal gratuit de la région nous proposait d'imprimer des affiches qu'on utiliserait lors de la promotion de notre CD lorsqu'il sortirait. Grand merci aux parents de Valentine.

Maintenant il fallait s'attaquer à une partie délicate, le choix des voix solistes puisqu'il en fallait 8, les voix off, un enfant qui mène la conversation incluse dans le CD et les voix de deux parents qui lui répondent. Tout cela avec beaucoup de délicatesse.....

Benjamin fut choisi pour la voix de l'enfant. Il s'est parfaitement impliqué dans son rôle, a été très souple lors des enregistrements pourtant "impressionnants" à son âge, bravo Benjamin, tu t'en es sorti comme un chef ! même si tu avais un peu de mal parfois à "lâcher" un peu ton accent du nord, pourtant bien mignon.

La maman de Rosalie et Jeanne a prêté sa voix très douce avec beaucoup de gentillesse, merci Hélène et le papa de Louna nous a honorés de sa magnifique voix grave et chaleureuse tout à fait adaptée pour le profil, merci Benoît. Merci à tous les deux d'avoir joué le jeu.

Puis un petit tour dans les classes pour le casting !...... Un peu d'air frais pour la Terre !



Un vrai tourbillon !

Durant toute cette année il allait falloir entreprendre beaucoup de choses en même temps.

D'un côté tout l'aspect pédagogique avec les enfants en travaillant en classe pour comprendre le pourquoi de notre entreprise à coups de "forums de discussions" comme à la télé. Une équipe d'une dizaine d'enfants autour d'une grande table avec un meneur de séance (moi), et des sujets lancés auxquels les enfants répondaient avec conviction, c'était très agréable, motivant et producteur. Les équipes tournaient régulièrement entre les classes de maternelle.

Une fois que nous avions discuté, fait un état des lieux chez nous, en vacances, sur les routes etc.. nous faisions ensemble des propositions pour changer les choses. C'est fou ce qu'ils ont dans la tête nos enfants ! Ils raisonnent avec une logique parfois déconcertante nous clouant sur place nous les adultes un peu trop compliqués.
Le texte de la 1ère chanson servait de support à ces discussions. Ils comprenaient ce qu'ils chantaient parce qu'on avait analysé ces paroles.

Dans la classe de CP avant chaque répétition nous reprenions le thème, proposant de réfléchir ensemble avec leurs parents dans un travail de recherche sur l'état de notre environnement ici et ailleurs, dans les journaux, les revues, rapporter ce qu"on avait entendu à la radio ou à la télévision. Le niveau de discussion vu l'âge des enfants apportaient un autre regard.

D'un autre côté tout l'aspect "artistique" en acceptant les règles du groupe "chorale". Se respecter mutuellement, s'écouter, suivre un chef de choeur, comprendre et interpréter les regards, les signes, les impulsions données... (n'oubliez pas, 4 à 7 ans...)

Entrer dans un apprentissage de souffle, de respiration, de contrôle, d'articulation avec "Monsieur le tigre, mange, mange, monsieur le tigre mange bon"- "monsieur le tigre, baille, baille, monsieur le tigre baille long" en allongeant les finales, puis "monsieur le tigre dort, dort, monsieur le tigre dort profond" en diminuant l'intensité de la voix pour ne pas réveiller "monsieur le tigre" ! et puis jouer avec sa voix.

Et surtout accepter de faire sortir sa voix en lui ouvrant la porte de la bouche pour s'exprimer sinon on entendrait la pauvre voix se plaindre "j'veux sortir !" quel bonheur alors de s'entendre.

Et bien toutes ces contraintes ils les ont acceptées et j'avais le bonheur d'entendre alors "On fait chorale madame ? j'adore chanter!)

Et en parallèle il fallait s'occuper des partenaires et de l'aspect technique de la réalisation de la pochette du CD avec quel info-graphiste ? quel dessin ? fait par qui ? et surtout un 2e titre.

La petite soeur venait de naître et s'appelait "Si un jour...." Là encore Pascal fut au top. Quelle osmose ! Et l'air continuait de souffler pour la Terre....





maintenant "à nous les enfants" !


Nous ne pouvions pas attendre que les réponses soient arrivées pour commencer notre travail. Alors dès septembre je décidais de commencer les répétitions, nous n'avions pas de temps à perdre, de toute façon ça marcherait alors...

Les enfants de juin 2005 avaient changé de classe, je travaillais donc avec les petits devenus moyens, les moyens devenus grands et les grands devenus CP, pas moins de 82 enfants à gérer.

Je ne sais pas si vous imaginez bien ce que c'est que de diriger une chorale ? Quand on est "pro"c'est facile, je n'étais pas "pro". Quand on a une dizaine d'enfants devant soi c'est jouable, j'en avais 82. Quand il s'agit d'enfants d'une douzaine d'années au moins c'est réalisable, ils avaient entre 4 et 7 ans ! quand on a à faire à des enfants qui comprennent ce qu'on leur demande c'est parfait mais c'était une totale découverte pour eux et pour moi !

Je devais mettre en application tout ce que j'avais appris : mise en condition, respiration, comportement, échauffement de la voix, exercices d'articulation avec des petites comptines toutes simples et drôles, petits jeux préliminaires le tout pour rendre ces rencontres agréables, motivantes et désirables, tout un programme !Bien sûr, je ne les prenais jamais tous ensemble, mais une classe à la fois. Je les rencontrais donc 3 fois par semaine. 3 classes donc 3 séances. Au début je n'avais que ma voix, mon texte et mon énergie pour motiver tout ce petit monde.

Après avoir écouté mes petits loulous, j'étais heureuse de voir leur implication, leur volonté malgré les difficultés qu'ils pouvaient avoir à me rendre ce que j'attendais d'eux.

Je les ai toujours encouragés dans leurs efforts et ils me le rendaient bien.

Il allait falloir passer une vitesse au-dessus et rencontrer un arrangeur musical pour y donner du poids. Je rencontrai donc Pascal qui réalisa un arrangement qui me convint parfaitement.Merci Pascal de m'avoir si bien comprise.

Nous ne nous sommes pas arrêtés à la chanson bien sûr nous avons aussi beaucoup travaillé en classe (moi dans la mienne avec les petits et avec les moyens et les grands en décloisonnement l'après midi) et Denise avec sa classe de CP qui ne demandait pas mieux que de se joindre à nous.Mais une chanson, était-ce suffisant ?........Un air c'est bien mais deux c'est mieux. ! Pour que la Terre n'en manque pas !



En avant toute !
En ce début septembre je commençais à mettre sur papier toute institution, toute entreprise, tout organisme susceptible de nous aider financièrement. La valse des courriers venait de commencer. De belles lettres bien tournées, bien réfléchies, mettant en avant la motivation des enfants à participer à la protection de l'environnement furent envoyées dans l'attente de réponses
La présidente de l'Association de Parents d'Elèves à l'époque m'a beaucoup aidée à rédiger ces courriers en leur nom. Plus d'une trentaine de lettres ont été envoyées, 18 ont répondu, 7 ont accepté. Cette première demande concernait l'enregistrement du CD et la mallette pédagogique.
Je passe sur le nombre de coups de téléphone que j'ai pu passer pour relancer (tenace la dame !)
parce que je voulais une réponse "oui" ou "non" mais une réponse.
Le nombre de fois que l'on m'a demandé de rappeler..... (pour une même société), les rendez-vous que j'ai pris pour défendre mon projet de vive-voix, les rendez-vous remis, le temps passé sur internet à contacter, à rédiger les courriers, à répondre, et aussi et surtout en contact permanent avec Nancy Présidente à l'époque.
Elle en voulait autant que moi. Merci Nancy.

Tout cela en dehors de mon temps de travail. Je pense que l'on commençait à connaître Mme Thoré et je les soupçonne un peu d'avoir eu envie de dire parfois "réponds que j'suis pas là !"....
C'était mal me connaître......
Beaucoup d'énergie pour que souffle l'air sur la Terre !






rentrée sept 2005



Après avoir passé les vacances à réfléchir avec l'aide de Patrice à la façon dont nous pouvions nous organiser, à écouter ses conseils, je suis passée à la phase "démarchage".

Pour financer notre enregistrement, mixage, la fabrication du CD , le pressage, droits de SACEM
nous partions sur un budget de 5200 euros, exploitation pédagogique comprise.

Pour que tout se tienne, je voulais concrétiser par une constitution de mallette pédagogique composée de documents, bibliothèque, jeux de société, DVD, CD, et bien d'autres choses encore,
et que nous pourrions faire circuler dans nos écoles wattignisiennes.

Très vite, le journal "La Voix du Nord" eut vent de notre projet et se proposa de faire paraître un article dans leurs pages (ce fut le 1er). Le marathon pouvait commencer.....

L'air pour la Terre commençait à souffler !



J'oubliais une précision d'importance. Non seulement je tenais à ce que le message des enfants passe le plus largement possible, mais surtout l'intérêt était que l'on pouvait vendre leur CD, chose impossible dans le système scolaire.

Hormis l'implication des enfants par leur travail de messagers, d'acteurs il fallait aussi voir de leurs propres yeux comment on pouvait récupérer les énergies naturelles et en profiter.

Le produit de la vente allait leur apporter une réponse.

On décida ensemble alors après discussion, que ce serait bien de ne pas laisser filer l'eau du ciel en la récupérant. Ce qui permettrait à la Terre de souffler un peu en ne gaspillant pas ses ressources.
Ensuite, toujours après discussion, on se dit que ce serait bête de gaspiller la chaleur du soleil et que ce serait bien de la récupérer mais pour en faire quoi ?

La 1ère proposition fut d'équiper les deux écoles d'un lampadaire solaire pour accueillir les enfants qui arrivent tôt le matin et repartent tard le soir.
Cette proposition n'allait pas être retenue pour cause de coût trop élevé. mais
rassurez-vous nous n'avons pas été en peine d'en trouver une autre, après bien des tergiversations, et celle-là on ne la regrettera pas......

Forte de tous ces éléments, il fallait s'attaquer en priorité au financement puis à la réalisation du CD. Un air qui allait peut être permettre à la terre de souffler !
J'avais mon boulot pour 1 an. Je me souviendrai longtemps de l'année scolaire 2005-2006.



En y réfléchissant bien, je commençais plutôt fort. Au départ je voulais juste faire chanter les enfants. Puis je fus plus audacieuse en composant une chanson qu'ils interprétèrent en public et je parlais de CD, ça n'allait pas un peu trop vite tout ça ?

Après tout, je n'avais rien à perdre, au contraire. Il fallait juste y croire un petit peu.

J'aurais très bien pu réaliser ce travail en interne, en travaillant avec mon inspection, les choses auraient été certainement plus simples, mais ça n'était pas la simplicité que je recherchais c'était plutôt le challenge. Et puis dans cette formule interne, le message ne sortait pas de nos écoles.
Mon but était que le message se diffuse le plus largement possible et sorte des écoles précisémment pour toucher un public élargi.

Mais pour ce faire il fallait trouver de l'argent, beaucoup pour nous, et un porteur de projet.
Moi seule je ne pouvais rien faire.

C'est alors que j'ai eu l'idée d'en parler à l'Association de Parents d'Elèves de notre groupe scolaire Mozart Pasteur-Sévigné de Wattignies qui, tentée par l'aventure, accepta volontiers d'en être porteuse, toute "émoustillée" de soutenir un tel projet.

A partir de là, je dus m'organiser pour cibler tous les paramètres qui allaient m'être indispensables pour sa réalisation.
Contacter un studio de production, rencontrer un arrangeur musical, monter le projet, définir le coût, trouver des partenaires financiers et s'armer de patience, beaucoup de patience et de témérité, de volonté, et surtout ne pas démissionner trop vite !

Très vite je fus soutenue dans la réalisation par mon frère Patrice (Coulon) producteur du studio OZONE Productions de Tourcoing (nom prédestiné, n'est-il pas ?) qui bien que m'ayant informé de l'aspect compliqué vu l'âge des enfants, a fini par relever le challenge lui aussi. Merci Pat'.

Le montage du projet a pu être rondement mené grâce à l'aide de Luc qui m'a donné toutes les informations nécessaires.

Maintenant que j'avais le producteur, pièce essentielle, le projet bien défini,le plus dur restait à faire : trouver les partenaires.....

Mais pour donner de l'air à la Terre, ils ne pouvaient pas refuser !







Après plusieurs répétitions sans grand professionnalisme, nous étions prêts à présenter notre chanson aux parents d'élèves, tout fiers qu'on était de leur "espliquer" (comme ils disent si bien !) comment soigner la planète et surtout ce qu'ils feraient, eux, pour elle.

Ce groupe de près de 80 enfants (petits compris) ont tout donné ce jour là et ce fut une belle réussite.

Les réactions ne se sont pas faites attendre. "C'est un sacré message que nos enfants nous ont fait passer, nous avons eu beaucoup d'émotion" m'ont dit plusieurs parents. Cet air pour la Terre nous trotte déjà dans la tête....

Il n'en fallut pas plus pour que l'idée germe (encore ?) dans mon esprit. Si une chanson, à elle toute seule, pouvait susciter ces réactions, pourquoi ne pas aller plus loin ? en créant un CD par exemple (rien que ça ?) et bien sûr écrire un second texte, parce que une seule chanson c'était trop peu. (ben voyons !).

Les vacances arrivaient. J'avais deux mois devant moi pour m'atteler à la tâche, et quelle tâche ! je ne savais pas encore bien ce qui m'attendait........
Comment ? avec qui ?....... mais une chose était sûre, on avait "choisi la Vie"










Après avoir suivi un stage "chorale" qui m'apprenne à gérer un groupe, j'ai commencé à écrire le 1er texte.
Paroles et musique ont été écrites en autant de temps qu'il faut pour parcourir 10 kms en voiture.
Pas mal non ? Je suis comme ça, je n'aime pas que ça traine.
La ténacité est mon principal trait de caractère, et il m'a bien servi.

C'est ainsi qu'est née : "Allo Doc'Terre"
Il fallait alors la présenter aux enfants sans la jeter en pâture.
J'ai choisi la formule :"scoop"
J' ai réuni un jour les enfants des classes de moyens et de grands et je leur ai annoncé la nouvelle : "Les enfants, j'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer : la Terre est malade !
il y a des gens qui lui font mal, qui la salissent, la détruisent, ne la respectent pas. Elle doit être soignée, et pour cela elle a besoin de docteurs, voulez-vous être ces docteurs ?"

La réponse ne s'est pas faite attendre. Le message est passé comme une trainée de poudre.
Chacun y allait de son témoignage, d'anecdotes à raconter, de faits qui les choquaient sans vraiment se l'avouer.
Le fait d'en parler les ont rassurés et ont pris conscience de ce qui n'allait pas autour d'eux.
Je leur proposais donc la chanson sous forme d'appel au médecin comme chacun peut le faire quand quelqu'un est malade.
En cela je rencontrai alors une totale adhésion, ce qui rendait l'apprentissage du texte et tout ce qui allait avec (comportement, mental, implication...) beaucoup plus motivant pour tous.

Dans un premier temps, l'objectif était de la présenter à la fête de fin d'année aux parents.
Nous ne savions pas encore ce qui nous attendait......... Nous étions prêts à beaucoup pour la Terre !

1er acte : Avril 2005 : Tout a commencé par un coup de fil..... Un message de Nicolas Hulot sur mon téléphone portable transmis par mon opérateur.
"Si chacun se bouge un peu on fera changer les choses, la Terre a besoin de vous" voilà en gros ce que j'avais entendu.
Avec ma classe de petits, j'avais envie de faire bouger les choses justement. Mais comment ?
Ils étaient si jeunes.
Qu'à cela ne tienne, s'ils ne peuvent remuer leurs petits bras, ils sont capables de transmettre un message.
Quoi de plus vecteur qu'une chanson ? Je n'avais sans doute pas choisi la plus facile des solutions mais certainement la plus dynamisante.
J'avais le thème, j'avais l'envie, j'avais la dynamique de groupe, je pouvais écrire un texte, je pouvais composer la musique, il ne manquait plus que le courage d'aller jusqu'au bout. Un air commençait à me trotter dans la tête... Un air pour la Terre.